Ces mouvements et postures coordonnés avec la respiration peuvent être pratiqués en cours, avec un professeur, en cours individuel ou bien chez soi quand on en connaît les « secrets ».
Venu d’Inde, le yoga a été conçu pour aider à l’éveil spirituel avec une pratique physique. Notre culture, très éloignée des traditions hindouistes, rend parfois difficile d’accès le concept global du yoga. Mais la pratique des exercices physiques du yoga, le « hatha yoga », a su conquérir de nombreux Français. Il se révèle un excellent anti-stress et une merveilleuse façon de découvrir son corps et de mieux s’accepter, et donc d’être mieux dans sa peau.
Il agit partout
Il fait travailler les articulations en douceur, fortifie les muscles et les tendons, certaines postures permettent aussi de stimuler la circulation sanguine ou la digestion… et tout cela sans efforts physiques inconsidérés. On peut donc le pratiquer à n’importe quel âge et sans aptitude particulière. Mais surtout, le yoga apprend à se relaxer, à retrouver le calme et à chasser les tensions. La pratique des exercices physiques est doublée d’exercices de respiration.
Des preuves des bienfaits
De nombreuses études ont permis de mesurer les effets du yoga chez celles et ceux qui le pratiquent régulièrement. Certaines se sont intéressées aux bénéfices immédiats, d’autres aux effets à plus long terme. On sait ainsi qu’après une séance (de 20 minutes en moyenne), on constate une amélioration de la concentration et de la mémoire, et une baisse d’activité de certaines protéines inflammatoires impliquées dans le stress. Après quelques mois de pratique, la capacité pulmonaire s’améliore, la tension artérielle des hypertendus, l’anxiété et le stress, les douleurs chroniques du dos diminuent, et le yoga aiderait également à contrôler la glycémie (et donc à prévenir le diabète). En France, environ 3 millions de personnes le pratiquent. Plus d’un million le font très régulièrement. Cette pratique fait intervenir le souffle, mais aussi les mouvements, la coordination entre gestes, postures et respiration, essentielle dans le yoga. Ce « travail » améliore les capacités respiratoires.
Aussi en cas d’asthme, de dépression
Une revue de la littérature scientifique consacrée aux effets du yoga sur l’asthme, par exemple, a permis de faire le bilan de 15 essais contrôlés randomisés menés sur plus de 1000 hommes et femmes en Inde, en Europe et aux États-Unis. Les personnes participant à ces essais souffraient d’asthme depuis au moins 6 mois (et jusqu’à 23 ans) et ont été suivies durant des périodes allant de deux semaines à quatre ans selon les études. Au terme de ce passage en revue, les bienfaits du yoga en cas d’asthme ont été confirmés. Cette pratique ne suffit pas à elle seule à supprimer les traitements, mais elle améliore la qualité de vie, la fonction pulmonaire, et diminue les symptômes de l’asthme. Par ailleurs, on connait déjà les bienfaits du yoga contre le stress et l’anxiété, et une étude montre même qu’il éloigne la dépression. Alors que la consommation de traitements médicaux antidépresseurs et anxiolytiques bat des records, une telle alternative, dénuée d’effets secondaires indésirables, présente un véritable intérêt.
Des chercheurs de la Brown University, de l’Université de Californie et du Eyes of the World Yoga Center (aux États-Unis), ont testé les effets du hatha yoga, celui que l’on pratique le plus couramment en Occident et qui associe un travail sur les postures, le souffle et des exercices de méditation. L’équipe de recherche a suivi l’évolution de l’état de santé de 122 personnes atteintes de dépression modérée et pour lesquelles les traitements antidépresseurs ne donnaient pas les résultats attendus. La moitié d’entre elles bénéficiaient d’un programme d’éducation thérapeutique (des conseils et l’apprentissage de compétences spécifiques qui permettent aux malades de mieux se prendre en charge et mieux comprendre leur pathologie pour gagner en autonomie), l’autre moitié des cours de yoga comprenant des exercices de respiration, de la méditation, des postures, de la relaxation et l’incitation à pratiquer à domicile. Après 10 semaines de pratique, les patients dépressifs se sentaient tous mieux, sans différence entre ceux qui avaient fait du yoga et les autres. Mais la différence est venue après : les bienfaits du yoga se sont accentués au fil du temps et les personnes qui le pratiquaient allaient beaucoup mieux 6 mois plus tard.
Et pour le cœur
L’arythmie cardiaque est un des autres domaines où le yoga peut réellement changer la vie. Trouble cardiaque le plus fréquent (elle touche environ 2 % de la population mondiale), la fibrillation auriculaire accélère le rythme du cœur et le fait battre irrégulièrement. Elle est favorisée par l’hypertension, le diabète, l’obésité… Une étude parue dans l’European Journal of Cardiovascular Nursing montre qu’à raison d’une heure par semaine pendant 12 semaines, la pratique du yoga donne des résultats très significatifs, avec une réduction de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque, et une amélioration de la qualité de vie.