À toutes petites doses, les oligo-éléments peuvent jouer un grand rôle pour la santé, cʼest ainsi quʼils sont utilisés en oligothérapie.
L’’oligothérapie est une technique de santé naturelle qui consiste à employer les minéraux en toute petite quantité dans le but de rétablir l’équilibre au sein de l’organisme. On peut les utiliser par voie interne ou externe (directement sur la peau dans une crème, en cataplasme, en compresse ou bien par contact direct), car les oligo-éléments traversent aisément les pores de la peau et peuvent avoir une action locale intéressante. C’est le cas de l’argent colloïdal, par exemple, qui nettoie et désinfecte efficacement les petits bobos du quotidien sans piquer ni colorer l’épiderme. Un incontournable de la pharmacie familiale !
Un peu d’histoire
Il y a plus de 4000 ans, les Égyptiens utilisaient déjà le cuivre pour stériliser les blessures, et le zinc pour ses propriétés cicatrisantes. Dans la Grèce antique, les combattants buvaient de l’eau ayant séjourné dans leurs boucliers en fer, car ils avaient remarqué que cela leur permettait de récupérer plus vite après une blessure. Au Moyen Âge, le moine allemand Basile Valentin réussit à soigner les goitres (gonflement de la glande thyroïde) de ses patients grâce à l’utilisation d’éponges marines remplies d’iode. Plus près de nous encore : la coutume consistant à offrir une timbale ou une cuillère en argent à un nouveau-né pour le préserver des maladies est une tradition que l’on observe encore dans certaines familles.
La science s’en mêle
Il a fallu attendre le XXe siècle pour que les scientifiques se penchent sérieusement sur les propriétés thérapeutiques des oligo-éléments. Vers la fin du XIXe siècle, Gabriel Bertrand (1867-1962), chimiste et biologiste à l’institut Pasteur, a mis en lumière le rôle et l’importance des oligo-éléments dans les réactions chimiques qui se produisent au sein des plantes. Quarante ans plus tard, le docteur Jacques Ménétrier (1908-1986) a repris ses travaux et prouvé l’efficacité de certains éléments dans l’amélioration et la résolution de troubles de la santé dits « fonctionnels ». Pour Jacques Ménétrier, les manifestations fonctionnelles sont hiérarchisées en 4 diathèses, des prédispositions à développer certaines maladies. Le malade est évalué puis classé dans une diathèse dominante selon son comportement physique, psychologique et intellectuel, ses pathologies ainsi que ses facteurs héréditaires. À chaque diathèse est associé un oligo-élément ou une synergie d’oligo-éléments régulateurs, destinés à redresser le terrain et à recouvrer la santé, ainsi que des oligo-éléments complémentaires répondant à une symptomatologie particulière.
La diathèse I, dite hypersthénique, allergique, ou encore hyperréactionnelle, est caractérisée par des réactions symptomatiques puissantes et ponctuelles, ainsi que par une bonne immunité. L’oligo-élément correcteur principal de cette diathèse est le Manganèse.
La diathèse II, dite hyposthénique, ou arthro-infectieuse, se caractérise par une tendance à la fatigabilité et par un terrain particulièrement sensible aux infections, notamment chroniques. Le système immunitaire dispose de moins de vitalité et nécessite une approche préventive soutenue. La synergie correctrice d’oligo-éléments principaux de cette diathèse est le Manganèse-Cuivre.
La diathèse III, dite dystonique, spasmodique, ou neuro-arthritique, est une diathèse d’évolution, le résultat d’un contexte où des stress réguliers ont fini par déséquilibrer les systèmes neurovégétatifs et circulatoires. La synergie correctrice d’oligo-éléments principaux de cette diathèse est le Manganèse-Cobalt.
La diathèse IV, dite anergique, est caractérisée par la pathologie et l’absence d’énergie aussi bien physique que psychique. C’est une diathèse où les maladies de civilisation sont fréquentes et où la dépression s’installe. La synergie correctrice d’oligo-éléments de cette diathèse est le Cuivre- Or-Argent.
Enfin, il existe un syndrome de désadaptation, caractérisé par un dysfonctionnement glandulaire et hormonal. Plusieurs synergies correctrices existent en fonction de l’axe hormonal qui est en déséquilibre. La principale synergie correctrice sera néanmoins le mélange Zinc-Cuivre.
L’oligothérapie aujourd’hui
De nos jours, on utilise en médecine alternative et en automédication deux sortes d’oligothérapie :
- L’oligothérapie catalytique, née des travaux du docteur Ménétrier, qui utilise les minéraux en tout petits dosages, de l’ordre du microgramme (μg) au milligramme (mg). L’objectif est de relancer ou de stimuler le fonctionnement enzymatique et de réguler les fonctions biologiques du corps. C’est la façon la plus traditionnelle d’utiliser les oligo-éléments.
- L’oligothérapie nutritionnelle, ou nutrithérapie, qui utilise les minéraux dans des dosages plus importants, pondéraux (du gramme à la centaine de grammes selon les minéraux), mais toujours physiologiques. Le but est alors de combler les carences et de réparer les tissus de l’organisme, en suivant des recommandations basées sur des besoins de référence définis par des organismes institutionnels (ANSES, AFSSA…).
En pratique
L’oligothérapie est l’un des outils utilisés par les naturopathes pour améliorer le « terrain » des personnes qui les consultent. Il existe aussi des guides pour utiliser les oligo-éléments chez soi, en auto-médication.