« Je vais bien, je vais bien, je vais bien… » À force de le répéter, il se pourrait bien que cela devienne réalité.
Si vous parvenez à vous persuader, au fond de vous, que tout va pour le mieux, votre orga- nisme vous suivra ! La pensée positive n’est pas née de la dernière pluie… L’autosuggestion, qui donne de si bons résultats (et aucun effet secondaire !) a un père : le célèbre Coué dont on applique la méthode ! Il était temps de rendre à Coué ce qui appartient à Coué et ses œuvres complètes, près d’un siècle après sa mort, ont été publiées il y a une quinzaine d’années.
Un contemporain de Freud
Émile Coué de la Châtaigneraie, cet « inventeur » de l’autosuggestion, était un contemporain de Freud. Pharmacien à Troyes, il a découvert, au fil des liens avec les clients de son officine, ce qu’on appelle l’effet placebo. Un jour, un malade insistait pour qu’il lui procure un médicament que la loi interdisait de vendre sans ordonnance médicale. Comme la personne s’entêtait, il lui vendit, à la place, et sans rien dire, un flacon d’eau distillée avec moult recommandations et mises en garde quant à son utilisation. Huit jours plus tard, le client revenait le voir et le remercier : il était guéri. Cet épisode conduisit Émile Coué à conclure que l’imagination pouvait agir sur l’organisme…
Sans hypnose
À l’époque de Coué, la « suggestion » était une méthode déjà appliquée par certains thérapeutes, mais toujours en association avec l’hypnose. Coué, lui, commença aussi avec l’hypnose, mais cessa parce qu’il était convaincu que « la suggestion n’agit qu’à la condition d’avoir été transformée en autosuggestion, c’est-à-dire acceptée. »
Conscient et inconscient
Pour expliquer sa méthode, Coué précise qu’il existe en nous deux individus absolument distincts l’un de l’autre : l’un conscient, l’autre inconscient. Le conscient est doué d’une mémoire assez infidèle tandis que l’inconscient est un parfait enregistreur des moindres faits de notre existence. De plus, « il est crédule et accepte, sans raisonner, ce qu’on lui dit. Et comme c’est lui qui préside au fonctionnement de tous nos organes par l’intermédiaire du cerveau, il se produit ce fait qui vous semblera plutôt paradoxal que, s’il croit que tel ou tel organe fonctionne bien ou mal, que nous ressentons telle ou telle impression, cet organe, en effet, fonctionne bien ou mal, ou bien nous ressentons telle ou telle impression. ». Pour Coué, l’imagination gagne toujours sur la volonté : si vous voulez marcher mais que vous êtes persuadé de ne pas pouvoir avancer, vous n’y arriverez pas.
Dompter son imagination
Pratiquer la méthode Coué consiste à « dompter et conduire notre imagination comme on dompte un torrent ou un cheval sauvage. » Et pour aller mieux, il ne suffit pas de le vouloir, consciemment, mais de le répéter sans cesse à son inconscient jusqu’à l’en persuader ! C’est ça, la méthode Coué ! Si, chaque matin en vous levant, vous vous répétez que vous allez de mieux en mieux, vous le dites haut et fort, vous finirez par en persuader votre organisme. Souvent tournée en dérision, l’autosuggestion donne de bien meilleurs résultats que ce que l’on imagine.