Le début du XXIe siècle a vu lʼavènement de cette technique douce pour soulager nombre de troubles.
La méditation permet de « remettre les pensées à leur place », c’est-à-dire de moins se laisser parasiter par des émotions que l’on maîtrise mal. Il s’agit de garder une distance salutaire avec ses pensées, en les considérant comme telles. Cela peut paraître inaccessible quand on ne s’y est jamais essayé. Souvent, d’ailleurs, on a des idées toutes faites : pour parvenir à méditer, « il faudrait arriver à faire le vide dans sa tête ». Mais, en réalité, il existe des tas de techniques pour découvrir comment méditer et tout le monde peut y arriver. N’hésitez pas à tester en vous offrant un guide : soit simplement un livre, accompagné ou non d’un CD ou de liens vers des vidéos, ou bien cherchez un groupe près de chez vous, qui pratique déjà et peut vous guider.
Des effets prouvés
De nombreuses études confirmant les bienfaits de la méditation sur notre état psychologique et physique ont été publiées ces dernières décennies. Les chercheurs essaient d’en percer les mystères et scrutent le cerveau des adeptes de cette technique. La pratique de la méditation entraîne l’activation de plusieurs zones liées à la bienveillance et à l’empathie, provoquant des émotions positives ; d’autres zones, liées à la peur et à l’agressivité, sont, quant à elles, désactivées par la méditation.
En cas de stress
Il y a quelques années, des scientifiques américains ont fait une étude sur 35 personnes, en recherche d’emploi et particulièrement stressées, qu’ils ont réparties en deux groupes. Les membres du premier groupe ont suivi un entraînement intensif à la méditation de pleine conscience, ceux du second ont pratiqué la relaxation (technique apaisante qui ne nécessite pas la même implication des participants). Les effets sur leur cerveau ont été contrôlés par scanner et par des échantillons sanguins permettant de mesurer leur taux d’interleukine-6, un biomarqueur de l’inflammation. Dans le groupe « méditation », ce taux diminue, pas dans l’autre, et le scanner fait apparaître dans le cerveau de nouvelles connexions favorisant une meilleure gestion du stress. Pour David Creswell, de la Carnegie Mellon University, principal auteur de ces travaux : « La méditation de pleine conscience améliore la capacité du cerveau à gérer le stress, et ces changements améliorent un large éventail de résultats de santé liés au stress, tels que la santé inflammatoire. »
Pour prendre soin de son cerveau
Une autre étude américaine a permis de constater que la méditation limitait la dégradation de la substance grise du cerveau (tissus du système nerveux central) au fil des années, non seulement dans les zones mises à contribution lors de la pratique de la méditation, mais aussi alentour : « Nous pensions observer des effets limités à certaines régions cérébrales associées à la méditation, explique le docteur Florian Kurth, de l’UCLA Brain Mapping Center, coauteur de l’article paru dans la revue Frontiers in Psychology. Au lieu de cela, nous avons observé un effet étendu bien au-delà de ces régions, dans tout le cerveau, à vrai dire.«
Pour réguler la pression artérielle
En cas d’hypertension aussi, la méthode est recommandée. Des volontaires, hommes et femmes, pour lesquels a été diagnostiquée une pré-hypertension, c’est-à-dire une pression artérielle supérieure à la normale, mais pas encore considérée comme pathologique, se sont prêtés à une étude pour le vérifier. Pendant 8 semaines, certains d’entre eux ont suivi un programme de réduction du stress, associant yoga et méditation de pleine conscience. Chaque semaine, ils pratiquaient en groupe deux heures et demie d’exercices en clinique et étaient invités à continuer à s’exercer chez eux. Après ces deux mois, la pression artérielle de celles et ceux qui avaient ainsi pratiqué avait nettement diminué : une moyenne de 5 mm Hg pour la pression systolique (le premier chiffre) contre moins de 1 pour le groupe témoin, et 2 mm Hg pour la pression diastolique (le second chiffre) contre une augmentation de 1 dans le groupe témoin. Ces réductions, même si elles paraissent modestes, sont comparables à celles obtenues avec certains traitements médicamenteux.
Et même en cas de déprime
Par ailleurs, des chercheurs de la Texas Tech Univer- sity Faculty ont étudié les effets d’un programme de méditation élaboré en Chine dans les années 1990. C’est une technique qui repose sur des exercices de relaxation, de respiration, de postures et de visualisation mentale pour accéder progressivement à l’état de méditation. La méthode fait surtout réagir certaines zones du cerveau impliquées dans l’attention et la mémoire, mais aussi dans la prise de décision et l’empathie. En 5 séances de 20 minutes seulement, les bienfaits se font sentir. Non seulement les participants voient leur comportement s’améliorer au niveau émotionnel, social et cognitif, mais ils remarquent aussi une diminution de leur stress au quotidien, de l’anxiété, de la dépression, moins d’accès de colère ou de fatigue et une meilleure concentration. Selon une étude américaine parue dans la revue Translational Psychiatry, en associant sport et méditation 2 fois par semaine pendant 2 mois, on réduit de 40 % les symptômes associés à la dépression.