Associant le soufre à l’huile essentielle de térébenthine, la formule de l’huile de Haarlem nous vient du Moyen Âge et son histoire est liée à celle de l’alchimie hollandaise. Tout cela peut paraître assez vieillot et ésotérique, mais la préparation a toujours des adeptes enthousiastes, qui en font régulièrement une petite cure pour bien respirer, mieux digérer, soigner leurs reins ou leur vésicule biliaire. En France, l’huile de Haarlem a été commercialisée pour la première fois en 1924 sous le nom de « Véritable Huile de Haarlem », et de nombreux médecins l’ont alors prescrite avec succès aussi bien en cas de bronchites, de rhumatismes, d’insuffisances biliaires que de coliques néphrétiques. Peu à peu délaissée au profit des médicaments modernes, la fameuse formule a pourtant toujours continué à être fabriquée et employée un peu partout en Europe.
Dans les années 1980, une étude réalisée par le Pr Jacquot, de la faculté de pharmacie de l’université de Châtenay-Malabry, a montré que le soufre contenu dans l’huile de Haarlem avait la particularité d’être étonnamment biodisponible, c’est-à-dire facilement assimilable par l’organisme. En règle générale, la posologie conseillée aux adultes est de deux capsules trois fois par jour en cure d’attaque, en buvant beaucoup d’eau entre les repas pour éviter les ballonnements. Les premiers jours, des éructations ou des flatulences se manifestent parfois, mais cela ne dure pas. En dehors de ces inconvénients mineurs, l’huile de Haarlem n’a ni effets secondaires ni contre-indications, et c’est en grande partie pour cela qu’un service de pédiatrie a voulu tester son efficacité sur des enfants atteints de bronchite chronique. Cette étude, réalisée en 1988 au CHU de Reims, a apporté la preuve que l’huile de Haarlem pouvait soigner efficacement la bronchite chronique chez des enfants de 5 mois à 8 ans.