Homéopathie

300 millions de personnes utilisent cette spécialité dans le monde et environ 400 000 professionnels de la santé prescrivent les petits granules.

Le principe de l’homéopathie, inventée au XVIIIe siècle par un médecin allemand (le Dr Hahnemann), repose sur un double principe : soigner le mal par le mal, mais à des doses infinitésimales. Par exemple, quand on a une sensation de brûlure qui ressemble à une piqûre d’ortie, on choisit Urtica urens, une dilution d’ortie. Le nombre de CH dépend ensuite de l’ampleur de la zone touchée. Plus elle est localisée, plus on prend un petit nombre de CH (4 ou 5). Si on est tombé dans les orties et qu’on en ressort piqué de partout, on prend plutôt 9 ou 15 CH.

Sur prescription ou en automédication ?

Avoir recours ou non au médecin dépend de ce que l’on veut soigner, car, avec l’homéopathie, plus vite on agit et plus c’est efficace. Il serait donc dommage d’attendre un rendez-vous chez le médecin quand on connaît les granules adéquats. De nombreux cas peuvent être résolus sans passer par la consultation. Par exemple, un nez qui coule comme une fontaine fait tellement penser à Allium cepa que c’est sûr, ce sera efficace. Le recours au médecin homéopathe est en revanche indispensable pour un suivi sur le long terme en cas de maladie chronique (diabète, sclérose en plaques), soin de support (pour accompagner une chimiothérapie) et toute situation qui nécessite de prendre en compte la façon de réagir du malade… qui n’est pas toujours conscient de ses petites habitudes. Par ailleurs, un médecin est toujours plus habilité à poser un diagnostic, et il ne faut surtout pas s’obstiner seul si les symptômes ne régressent pas très vite. L’homéopathie fonctionne généralement de manière spectaculaire et rapide, sinon c’est que ce n’est pas le bon remède ou pas le bon diagnostic. On consulte évidemment aussi d’office si c’est un enfant, une femme enceinte, une personne fragile (âgée, malade…).

Trouver le bon remède

Comment trouver le bon remède ? L’idéal consiste à avoir une pharmacie homéopathique « de base » chez soi pour répondre aux petits tracas habituels, généralement avec une dilution moyenne (5 à 9 CH) : Arnica (pour les coups, les bosses, les courbatures), Allium cepa pour le nez qui coule, Apis mellifica pour les piqûres d’insectes, Nux vomica pour les troubles digestifs…

Les détracteurs et les preuves

Les critiques de l’homéopathie sont liées à deux choses. D’abord, on a bien du mal à comprendre comment un médicament qui ne contient plus aucune molécule du « remède » de base peut avoir un effet. Tout le monde connaît à peu près la théorie de base : soigner le mal par le mal, mais en le diluant à l’extrême. Par exemple, vous avez un rhume qui vous fait couler le nez et pleurer, le remède indiqué, c’est l’oignon (Allium cepa) fortement dilué, si dilué que dans le médicament homéopathique, il ne reste presque plus de molécules d’oignon, et parfois même plus du tout. Il y a de quoi rester perplexe… Ensuite, il est très difficile de mettre en place des essais cliniques classiques au cours desquels certaines personnes prennent un médicament, d’autres un placebo (un remède « neutre », qui ne contient pas de molécule active, justement). Car, pour en revenir au rhume, selon les symptômes, il sera plus indi- qué de prendre Belladona, ou bien Nux vomica… En effet, en homéopathie, tout dépend du type de rhume (avec fièvre ou non, maux de gorge ou non, nez qui coule ou qui se bouche…) et des caractéristiques propres à l’individu lui-même.

Malgré ces difficultés, plusieurs publications sont venues confirmer que les remèdes homéopathiques avaient une véritable efficacité.

En 2007, en Inde, une étude a été menée auprès de personnes intoxiquées à l’arsenic. On leur a donné de l’arsenic dans de très hautes dilutions (et donc sans molécule d’arsenic…). En réaction, leurs taux urinaires et sanguins d’arsenic ont dimi- nué. Autre exemple : le médicament Gelsemium, connu pour ses effets sur l’anxiété, a aussi fait l’objet d’études. En France, des travaux de recherche effectués par l’université de Strasbourg sur ce médicament utilisé comme sédatif et dans le cas de nombreux troubles émotionnels ont montré son action concrète : il stimule la production d’une hormone aux effets anxiolytiques et neuroprotecteurs…

Par ailleurs, quels que soient les arguments des détracteurs de l’homéopathie, il est difficile de contrer l’étude EPI réalisée entre 2005 et 2012, certes à l’instigation des laboratoires Boiron, mais par un comité d’experts indépendants. Elle a permis de comparer la pratique de 825 médecins généralistes (homéopathes ou non) intervenant sur 8559 patients dans trois domaines différents : les troubles musculo-squelettiques, les infections des voies aériennes supérieures et les troubles anxieux et du sommeil. Ces trois domaines représentent 50 % des motifs de consultation en France. Après 5 années d’observation et 12 publications dans des revues scientifiques, on constate que les traitements conventionnels et homéopathiques ont un bénéfice clinique comparable (à niveau de sévérité de maladie égale), mais que les personnes soignées par homéopathie ingèrent deux à trois fois moins de médicaments ayant de potentiels effets secondaires indésirables :

  • 57 % d’antibiotiques en moins en cas d’infections des voies respiratoires supérieures
  • 46 % d’anti-inflammatoires non stéroïdiens en moins dans les troubles musculo-squelettiques
  • 71 % de psychotropes en moins dans les troubles du sommeil, l’anxiété et la dépression.

Même s’il est toujours préférable d’avoir recours à un médecin pour un traitement personnalisé, on peut répondre à de nombreux petits soucis de la vie quotidienne avec quelques tubes de granules chez soi car nombre d’entre eux ont des indications suffisamment claires pour résoudre des problèmes bien cernés, à raison de 3 à 5 granules deux à trois fois par jour. Dans ce cas, un bon guide vous aidera à les trouver rapidement. Mais si vous souffrez d’une maladie chronique, que les symptômes sont diffus et complexes, mieux vaut vous rendre chez un médecin homéopathe.

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Article mis à jour le 8 septembre 2025
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