La capillothérapie est une technique qui consiste à prendre des bains chauds pour purifier l’organisme en profondeur et stimuler ses défenses naturelles.
On appelle ainsi cette thérapie parce que la chaleur du bain agit en premier lieu sur les capillaires, minuscules vaisseaux sanguins très fins qui parcourent tout le corps (100 000 km de vaisseaux en tout).
Des bains chauds
C’est le médecin particulier de Lénine qui a mis au point cette technique. Ce Dr Salmanoff était chargé d’évaluer et d’organiser les stations thermales en Russie, mais, en désaccord avec la politique de son pays, il est finalement venu s’installer en France en 1922. C’est là qu’il a développé sa technique de capillothérapie, c’est-à-dire de « médecine des capillaires » dont l’essentiel consiste à pratiquer des bains hyperthermiques. On fait couler un bain à température « normale » (environ 37 °C) et on ajoute de l’eau chaude une fois dedans, pour augmenter la température de deux ou trois degrés. Il ne s’agit pas de se brûler non plus, ni de souffrir, ni d’aller jusqu’au malaise, simplement de se sentir bien au chaud pendant un quart d’heure ou une demi-heure. Puis, vous vous levez lentement, vous sortez de la baignoire, vous vous emballez dans un peignoir bien chaud et vous vous reposez une demi-heure.
De nombreuses études
La chaleur fait augmenter, dans l’organisme, la quantité d’oxyde nitrique, un gaz doté de nombreuses propriétés : c’est un vasodilatateur, il aide les cellules immunitaires à chasser des micro-organismes pathogènes, relaxe les muscles, fait circuler les informations entre les neurones… Ce qui explique sans doute les résultats d’une étude finlandaise publiée en 2015 : ceux qui vont souvent au sauna ont moins de risques de crise cardiaque ou d’AVC que les autres. Aux États-Unis, des scientifiques de l’université de l’Oregon ont, quant à eux, montré que les bains chauds faisaient baisser la tension artérielle (et avec elle le risque cardio-vasculaire).
Les scientifiques de l’université de Loughborough, qui ont fait une synthèse des études réalisées jusqu’alors sur les bains chauds, ont à leur tour essayé d’en mesurer les effets. Parmi les mesures, les chercheurs ont analysé les effets du bain chaud sur la glycémie. La réponse immédiate sur le taux de sucre dans le sang était le même avec vélo et bain, mais, dans le cas du bain, les conséquences étaient durables : au repas suivant, le « pic glycémique » était inférieur de 10 % chez les volontaires qui avaient pris un bain. Cet effet régulateur sur la glycémie serait lié au niveau de certaines protéines, appelées protéines de choc thermique, qui augmente quand on soumet son organisme à des hausses de température.
Pas pour tout le monde
La capillothérapie peut se concevoir comme une méthode de prévention des différentes infections respiratoires, et elle aide à chasser les douleurs articulaires et musculaires, les maux de dos, les problèmes cutanés (pour cela, il faut « pratiquer » régulièrement). Quasiment tout le monde peut bénéficier de cette technique, mais elle convient cependant mieux à certains tempéraments. Il ne sert donc à rien de se forcer à prendre des bains chauds quand on ne s’y sent pas bien ! Par ailleurs, les bains hyperthermiques sont déconseillés aux personnes cardiaques, à celles qui ont des varices ou encore aux femmes enceintes.