Maréchal-ferrant originaire de Carpentras, enrôlé dans les armées napoléoniennes, Mathieu Bernard sauva son ami vétérinaire lors de la prise de Sébastopol, le 8 septembre 1855. Ce dernier, pour le remercier, lui confia la recette d’un onguent miracle qu’il tenait des Gitans. C’est ainsi que naquit le fameux baume de Sébastopol. Démobilisé en 1856, le maréchal-ferrant mit la fameuse recette au service des chevaux de ses clients, et vint ainsi à bout de leurs douleurs articulaires et de leurs maladies de peau. Un jour, un client, qui avait soigné sa jument avec le baume et en était très content, eut l’idée de s’en servir pour ses ulcères variqueux. Et il guérit !
Après la Seconde Guerre mondiale, Jean Raillon, petit-fils de Mathieu Bernard, devint carrossier à Marseille et voisin des studios de Marcel Pagnol pour qui il réalisait les décors. À ses heures perdues, il continuait à peindre sur la tôle et à fabriquer le fameux baume pour soigner les eczémas, les rhumatismes, le psoriasis… de ses amis et de ses clients.
Le bouche à oreille faisant son œuvre, la crème de Jean Raillon commença à être connue dans toute la Provence, aussi bien pour soigner les maladies de peau que les rhumatismes, et sa renommée gagna Paris. La presse lui consacrait des articles entiers ! Cet alchimiste des plantes avait une clientèle de stars, parmi lesquelles Charlie Chaplin dont il guérit l’eczéma, mais aussi des médecins, et parmi eux le célèbre phytothérapeute Jean Valnet, qui prescrivait généreusement le baume à ses patients et à ses proches. Aujourd’hui, le petit-fils de Jean Raillon poursuit la tradition, et fabrique toujours le fameux baume de Sébastopol, commercialisé via son site internet.