La grande gentiane (Gentiana lutea) est une plante dont la cueillette est interdite, ce qui est heureux car non seulement cette plante remarquable est menacée de disparition, mais on peut aussi la confondre avec l’hellébore blanc, très toxique. Ce n’est qu’au moment de la floraison, entre juin et août, que les belles fleurs jaunes de la gentiane permettent de l’en distinguer à coup sûr. Comme on ne peut pas la prélever à l’état sauvage, la gentiane est spécialement cultivée pour la fabrication de liqueurs, de médicaments et de compléments alimentaires.
Chacun connaît les apéritifs amers à base de gentiane (Suze, Salers…). La plante, réputée pour ses vertus apéritives et digestives, a longtemps été employée également contre la fièvre. Aujourd’hui, on sait que c’est non seulement une excellente alliée du système digestif (de la vésicule biliaire, en particulier), mais aussi une ressource efficace pour lutter contre la déprime et pour renforcer les défenses immunitaires.
C’est pour sa racine, prélevée sur des plantes ayant au moins 10 ans d’existence, que l’on cultive la gentiane. Cette partie souterraine est en effet riche en principes amers et en xanthones, substances auxquelles les chercheurs s’intéressent depuis les années 2000 pour leurs effets sur l’humeur : également présentes dans le millepertuis, elles seraient responsables des effets antidépresseurs de la gentiane. Bien entendu, il ne s’agit pas de traiter de profondes dépressions nerveuses (pour cela, une consultation médicale est indispensable), mais de lutter contre l’anxiété, le manque de confiance en soi, certains troubles du sommeil, ou tout simplement de chasser le cafard. Quand on sait que la gentiane est, en plus, bénéfique pour le foie, qu’elle aide à lutter contre la fatigue et les troubles digestifs et qu’elle renforce les défenses naturelles de l’organisme, on n’hésite plus à la mettre à contribution.
C’est sous forme de teinture mère qu’il est généralement recommandé de la prendre, à raison de vingt gouttes trois fois par jour.