La fumeterre pousse un peu partout : au bord des talus et dans les champs abandonnés où on la reconnaît au printemps grâce à ses petites fleurs rose foncé en forme de tubes allongés et à ses feuilles en forme de pattes de poule. Depuis l’Antiquité, cette plante annuelle dite aussi « herbe à jaunisse » aide les vésicules biliaires et les foies fatigués à reprendre de la vigueur, mais elle est si amère que nous avons de la chance de disposer aujourd’hui d’extraits qui permettent de bénéficier de ses vertus sans souffrir de son terrible goût. La fumeterre était d’ailleurs également surnommée « herbe à la veuve », car « son suc est si âpre qu’il aiderait les yeux les plus secs à pleurer » ! Au Ier siècle de notre ère, le médecin grec Galien la recommandait déjà dans le traitement des obstructions du foie et des affections hépatiques en général. Au Xe siècle, ce sont les médecins arabes qui l’ont mise à l’honneur. Le grand Avicenne, en particulier, écrivit à son sujet : « C’est le plus doux des laxatifs, qui fait couler la bile et purifie le sang. » À l’époque, on la préconisait « pour rendre au corps son teint florissant ».
Il faut dire qu’en améliorant les fonctions hépatiques, et en aidant par conséquent le corps à chasser les toxines, la fumeterre permet à la peau de retrouver son éclat. Que la vésicule biliaire ait tendance à libérer trop de bile ou pas assez, la fumeterre joue un rôle de régulateur. Elle accélère ainsi l’élimination des toxines, et intervient de surcroît sur le transit, en calmant les spasmes intestinaux et en soignant bon nombre de constipations.
On la trouve aujourd’hui sous forme de comprimés ou de gélules, et s’utilise généralement en cure de 1 semaine à 10 jours. En effet, si les dix premiers jours elle est fortement dépurative et stimulante, si l’on poursuit la cure au-delà, elle devient calmante. N’hésitez donc pas à continuer si vous avez des problèmes de nervosité ou d’insomnie, mais dans le cas contraire, mieux vaudra faire une pause, quitte à recommencer 10 jours plus tard.
Attention : la fumeterre est contre-indiquée en cas de calculs, biliaires et rénaux, et d’insuffisance hépatique grave.