Quand on ne peut pas ou quʼon ne veut pas faire un jeûne strict, il est possible de choisir cette formule moins impressionnante.
Si le jeûne séduit de plus en plus d’adeptes, cesser totalement de manger paraît quelquefois effrayant à certaines personnes. On peut alors opter pour une solution intermédiaire : deux jours « light » sur sept, pendant lesquels on restreint son alimentation, ou des « pauses » alimentaires de 16 à 18 h entre les repas (par exemple, ne pas manger entre 20 h et le lendemain 12 h, ou bien entre 14 h et 7 h du matin).
Des preuves scientifiques
Une équipe de la Johns Hopkins Medicine rappelle dans un article publié dans le New England Journal of Medicine tous les bienfaits du jeûne intermittent : pour la santé cardio-vasculaire, en prévention du diabète et de l’obésité, pour garder des facultés intellectuelles au top ou simplement pour rester jeune et en forme le plus longtemps possible. Les auteurs de l’étude pratiquent eux-mêmes ce qu’ils recommandent depuis plus de 20 ans. L’un d’entre eux, le Dr Mattson, professeur de Neurosciences, explique que « le jeûne intermittent peut faire partie des principes d’un mode de vie sain ».
L’organisme, lorsque les « entrées » alimentaires se restreignent, semble se souvenir d’une faculté dont disposait celui de nos ancêtres en cas de disette : il n’a plus d’énergie à brûler sous forme de sucre, il va donc puiser dans ses réserves de graisse. Cette « commutation » métabolique serait à l’origine des nombreux bénéfices du jeûne pour notre santé.
Les études scientifiques qui démontrent les bienfaits du jeûne sont très récentes et leurs résultats généralement stupéfiants. En donnant l’occasion à notre organisme de puiser dans d’autres réserves énergétiques, on améliore la régulation de la glycémie (taux de sucre sanguin), on augmente la résistance des cellules au stress et on réduit, plus généralement, les mécanismes inflammatoires. Plusieurs études montrent par ailleurs que le jeûne intermittent diminue la fréquence cardiaque au repos, la pression artérielle et le taux de lipides sanguins. Parmi les autres domaines où ce mode alimentaire se révèle très bénéfique figurent en bonne place nos capacités cognitives : un essai mené à Toronto auprès de 220 adultes pendant deux ans prouve qu’un régime hypocalorique améliore la mémoire.
Mincir au bon endroit…
Deux études réalisées auprès de 100 femmes ayant des problèmes de surpoids, à l’hôpital universitaire de South Manchester, ont permis de comparer les résultats obtenus avec un régime amincissant classique, basé sur la restriction alimentaire au quotidien, et un régime 5/2 (jeûne intermittent où l’on mange comme d’habitude pendant 5 jours et très peu pendant 2 jours). La perte de poids est similaire dans les deux cas, mais les personnes qui suivent le régime 5/2, perdent davantage de graisse abdominale (celle que l’on redoute pour la santé cardio-vasculaire) et en ressortent avec une meilleure sensibilité à l’insuline (et donc moins de risques de diabète).