La busserole est un buisson aux feuilles bien vertes et persistantes qui pousse volontiers dans les broussailles, les landes et les prairies des régions montagneuses. Elle donne des fleurs en forme de jolies clochettes roses et des petits fruits rouges. Son surnom de « raisin d’ours » lui vient d’ailleurs de ces baies, très appréciées des plantigrades.
Dans ses feuilles est aussi concentrée l’arbutine, comme dans celles de la bruyère, ce qui en fait une prescription phytothérapique de choix en cas de troubles urinaires. Cette substance parvient jusqu’à la vessie sans être dégradée, et c’est dans cet organe que le métabolisme la transforme en glucose et en hydroquinone, un puissant antiseptique. Outre son indication en cas d’infections urinaires, les cystites en particulier, la busserole est aussi recommandée en cas d’hypertrophie de la prostate, d’incontinence urinaire, de rétention d’eau, et en prévention des calculs urinaires.
On emploie les feuilles séchées en décoction à raison de 10 à 15 g pour 1 litre d’eau froide. Portez lentement à ébullition, laissez bouillir doucement une demi-heure. Buvez-en 2 à 3 tasses par jour. Très riche en tanins, cette préparation risque cependant d’incommoder les estomacs sensibles. Pour la neutraliser, on peut alors la couper avec une infusion de menthe poivrée ou de camomille (moitié-moitié) ; ou bien ajouter aux feuilles de busserole une dizaine de baies de genièvre concassées, également réputées pour leur effet antiseptique sur les voies urinaires. Il est également possible de prendre 80 à 90 gouttes de teinture mère par jour, à prendre en deux ou trois fois dans un demi-verre d’eau.