Ses fleurs mauves, roses ou blanches éclosent de juillet à novembre, tapissant de leurs teintes pastel les landes ternies par l’automne. Des steppes sibériennes aux grands plateaux américains, du sud de l’Afrique à la Scandinavie, les quatre cents variétés de bruyères s’adaptent aux conditions les plus extrêmes. L’une des particularités de la bruyère est d’être calcifuge, c’est-à-dire qu’elle fuit le calcaire. Les deux espèces les plus utilisées en Europe pour leurs propriétés médicinales sont des bruyères sauvages : l’Erica cinera et la Calluna vulgaris.
La bruyère contient de l’arbutine, puissant antiseptique des voies urinaires également présent dans l’arbousier et la busserole. D’autres composants (acide citrique, carotène, gommes…) lui confèrent des propriétés dépuratives, diurétiques, anti-inflammatoires et astringentes. Considérée comme l’un des meilleurs remèdes pour les problèmes urinaires – sauf s’ils sont dus à des calculs, auquel cas on lui préférera l’aubier de tilleul –, elle soulage aussi efficacement les rhumatismes.
On l’utilisera donc pour prévenir les pyélonéphrites (infection urinaire avec fièvre et inflammation douloureuse du rein) et autres néphropathies, pour soigner les cystites, les rhumatismes, l’arthrite, la goutte… Elle se prépare en décoction, à raison de 30 à 50 g de sommités fleuries pour un demi-litre d’eau maintenu à ébullition pendant 15 minutes. Buvez-en jusqu’à 1 litre par jour pour obtenir des résultats.
Pour soulager les rhumatismes, les rougeurs cutanées et les dartres, on l’utilise en décoction concentrée, à raison de 500 g de plante entière (fleurs et tiges) pour 3 litres d’eau. Laissez bouillir à petit feu 10 minutes avant d’ajouter à l’eau du bain. Ou encore en huile macérée, confectionnée avec 60 g de fleurs fraîches recouvertes d’un quart de litre d’huile d’olive. On laisse macérer 15 jours en remuant régulièrement la préparation dont on se servira en massages.